Inspirations:

Oscillant sans cesse entre calembours grinçants et combats engagés pour la Mémoire et l'Emancipation Rebelle, l'univers surréaliste des peintures de Julien Meštik surprend par sa dichotomie : un premier aspect léger et rieur et puis, en trame de fond, des messages et des combats parfois âpres.

Sous son pinceau, la vache, animal servile par excellence, conditionné pour consommer et produire de l'aube au crépuscule de sa vie, reprend les rênes de son existence et fait ses premiers pas sur le chemin de la Rébellion et du Libre-Arbitre.

Son univers est le fruit d'un imaginaire plutôt fertile et de l'influence d'illustres prédécesseurs parmi lesquels on peut compter les Monty Pythons, Dali, Picasso, Goya (pas Chantal, l'autre...), Pink Floyd, René Barjavel, Goldorak, José Garcimore, Les Marx Brothers, le dessinateur Argentin Mordillo, Alf et Gandhi.

Pour ce qui est du message propre à chaque peinture, un coup d’œil avisé vaudra bien des discours alambiqués...

Parcours:

De toutes les rumeurs qui courent sur l'enfance de ce peintre fantasque, la plus vraisemblable raconte qu'il aurait été abandonné à la naissance par ses parents qui le trouvaient trop laid.

Il aurait donc passé les premières années de sa vie dans un petit orphelinat de campagne duquel il se serait enfuit à l'âge de huit ans pour échapper à la matrone qui en avait fait son souffre-douleur.

Il aurait alors vécu plusieurs mois dans la forêt, se nourrissant principalement de racines et de baies. Ululant, bêlant, croassant, grognant du matin au soir, il aurait appris très rapidement à se faire comprendre de la plupart des animaux sauvages du massif jurassien.

Un jour, en essayant d’interpeller le coq de bruyère, il attira par mégarde une vache Montbéliarde qui s'était égarée. Il fut tout d'abord ébahi par la beauté de cet étrange animal cornu aux mamelles proéminentes. Puis il se délecta du délicieux breuvage qui ruisselait de ses pis généreux.

De cette rencontre fortuite naquit une grande complicité et Julien ne quitta bientôt plus celle qu'il ne tarderait pas à appeler « Maman »...

Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, Julien dut faire face à la disparition subite de sa mère adoptive tant aimée l'année suivante. La rumeur raconte qu'elle aurait péri dans un banal accident de bétaillère.

Inconsolable, le jeune garçon aurait noyé son chagrin dans l'absinthe, l'écriture et le dessin. Puis un jour, en feuilletant un vieux livre d'Art poussiéreux, il tomba sur une image de la Joconde. Il fut alors transcendé par ce visage angélique et ce sourire énigmatique. Et ce fut alors pour lui une véritable révélation !

Coûte que coûte, il allait apprendre à peindre comme ce Monsieur De Vinci puis il donnerait à la Mona Lisa les traits de sa mère tant aimée. Ainsi, il pourrait enfin honorer la mémoire du seul être qui l'eusse jamais chéri et donner à voir aux yeux du monde le vrai visage de la beauté !

 

"The Da Vinci Cow", A portrait of my so beloved Mummy, 2012.